Genèse 2, 18-24 – Psaume 127 – Hébreux 2, 9-11 Marc 10
Cet évangile comporte 3 parties ; la première est polémique en raison de la dureté du cœur humain lorsqu’il s’interroge de la façon suivante : « Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme ? », la deuxième est prophétique lorsque Jésus dit « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas », la troisième est la résolution du problème et c’est encore Jésus qui parle : « Celui qui n’accueille pas le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » La perspective d’ensemble est à la fois très exigeante et remplie d’espérance.
Gn2 Par le don de la Création, surviennent à l’existence toutes sortes de choses et d’êtres vivants de façon distinctes et ordrées et chacune de ces choses reçoit un nom c’est-à-dire une place reconnue comme telle et une fonction permettant structuration, combinaison, relation, interdépendance. Voilà 3000 ans maintenant que nous sommes structurés dans notre compréhension du monde par ce récit biblique dont le philosophe Jacques Maritain résumerait la perspective suivante « distinguer pour unir ». La création en effet est œuvre de distinction. Oui mais voilà qu’à l’heure actuelle beaucoup de paroles réalistes, et/ou de bon sens, sont devenues inaudibles tant il est vrai que nous avons laissé s’étendre partout la confusion entre les êtres et les choses. Une sorte de confusion des genres.
Vous qui avez été initiés aux saints mystères de la foi chrétienne par le baptême, la confirmation et la communion, vous savez faire un bon discernement entre le jour et la nuit vous êtes comme hissés à la hauteur de la Parole de Dieu qui fait ce qu’elle dit.
Voyez combien nos contemporains sont si souvent trompés par des confusions possibles entre l’homme et l’animal ; l’homme et la machine ; la distinction-complémentarité de l’homme et de la femme ; le soin prodigué aux souffrants et l’injection létale, qu’on appelle encore euthanasie ; la tradition religieuse authentiquement vécue et les dérives sectaires ; la vertu de Religion et l’abus de faiblesse ou la séduction des masses ; Le service du Bien commun en
Politique et le conflit d’intérêt ; le Service Démocratique et la volonté de puissance.
Lorsque règnent presque partout de telles confusions alors la vérité devient inaudible quand bien même serait-elle dite par un pape. Il existe bien une altérité homme/femme non point pour les opposer l’un à l’autre mais pour que par leur communion de cœur et de corps jaillissent le miracle de la vie donnée. C’est en cela que le couple humain Ish & Isha est véritablement à l’image de Dieu en ceci que l’amour procure la vie à naître et la joie unissant le monde. A l’Image de la Création Distinction – séparation –communion des êtres, la famille humaine comprend qu’il lui faut toujours entrer en relation et non en opposition. Oui mais voilà que depuis longtemps dans la culture opère une œuvre de rébellion intérieure, (en philosophie dans le milieu des années 60, cela s’appelle la « déconstruction » avec Jacques Derrida.) Au cinéma, à la suite du roman du Britannique Jan Fleming paru en 1953, commence la saga des fameux
James Bond. Alors s’insinue progressivement dans les cultures occidentales une séparation d’opposition entre Sexualité et Conjugalité puis entre Sexualité et Fécondité. (C’est malheureusement ce qui sous tend les éducations sexuelles dans beaucoup d’écoles européennes)
Cet évangile de la Vie que nous recevons aujourd’hui en Genèse 2 et Marc 10 Voudrait remettre en évidence l’altérité homme femme comme séparation-complémentarité ; conjugalité – grammaire de la rencontre pour que cet amour oblatif de l’homme et de la femme porte le fruit de la Vie révélant au monde l’image divine, reflet du Créateur dans l’union d’Ish & Isha.
Aussi éprouvons-nous beaucoup de gratitude envers tous ceux et celles qui vivent ce sacrement héroïque de l’alliance ou qui s’y préparent. Nous prions pour vous particulièrement aujourd’hui et vous disons merci. Avec un cœur confiant et réaliste n’ayons pas peur de la vérité du don de soi pour aimer et servir, quelque soit notre vocation.
Henry Fautrad +